Le féminisme, c’est une histoire de femmes mais d’hommes aussi. Aujourd’hui plus que jamais on remarque que les droits acquis sont fragiles et peuvent basculer du jour au lendemain. De nombreuses luttes sont encore en cours et doivent encore être battues.
Il y a encore peu, le féminisme était un gros mot, rallié, assimilé à l’hystérie, aujourd’hui, ce terme est décomplexé, revendiqué par de nombreuses femmes, des stars et même des marques.
Parce qu’il y a encore des féminicides, des inégalités salariales et que le plaisir sexuel féminin est encore trop minoré, il est peut-être temps de tous rallier la cause.
Le féminisme et la sexualité
La thématique de la sexualité peut paraitre bien futile. Et pourtant, si Eve n’avait pas succombé à la tentation à quoi ressemblerait le monde ? Sans rapport sexuel, où serait l’humanité ?
Vous avez compris le principe, on a beau essayer d’en parler en version codée, de le chuchoter ou de rougir lorsque l’on n’a pas envie de partager certains détails, la sexualité fait partie de la vie et c’est une partie importante de celle-ci.
Alors, il convient d’en parler lorsque l’on évoque le féminisme.
On dit souvent que les féministes sont des « mal-baisées » ! Pourtant, ce sont les féministes elles-mêmes qui ont participé à libérer la sexualité féminine et contribuent encore aujourd’hui à décomplexer les relations sexuelles en brisant les injonctions et les modèles imposés aux deux genres.
Elisabeth Badinter, philosophe et féministe française, dit d’ailleurs : « la définition du genre implique spontanément la sexualité : qui fait quoi et avec qui ? L’identité masculine est associée au fait de posséder, prendre, pénétrer, dominer et s’affirmer, si nécessaire, par la force. L’identité féminine, au fait d’être possédée, docile, passive, soumise. » Ainsi, apprendre à connaitre son corps pour sortir de ces injonctions dans lesquelles les femmes ont été emmurées, c’est apprendre à devenir actrice de sa sexualité. Et c’est un objectif majeur des féministes.
La libéralisation de la contraception et le droit à l’avortement sont des révolutions qui ont permis l’émancipation des femmes et de leur sexualité. Tout comme aujourd’hui la réappropriation de son corps et de son plaisir fait partie d’un combat de société.
Le plaisir féminin encore trop minoré
Selon l’étude de Philippes Brenot, lors de rapports sexuels, l’orgasme est atteint dans 90% des cas par les hommes contrairement à 16% ds femmes.
La question qui peut se poser est pourquoi ? Beaucoup d’hypothèses peuvent être posée… comme le fait que l’on a toujours expliqué aux femmes le fonctionnement de leurs menstruations et périodes d’ovulation plutôt que l’orgasme ? (Oui, rappelons que les femmes sont là juste pour procréer …. c’est bien connu.) Parce que la pornographie a toujours mis en scène le plaisir masculin. Ou encore parce qu’il y a peu le clitoris n’était même pas représenté dans les manuels scolaires…
On remarque encore trop souvent que le plaisir féminin est placé en seconde zone, que les femmes qui ont une sexualité épanouie, libérée et qui osent le revendiquer sont jugées et insultées. Encore une preuve qu’il y a du pain sur la planche.
Une sexualité féministe : OUI !
Inclure des valeurs engagées dans sa sexualité en tant qu’homme ou femme et peu importe son orientation sexuelle peut avoir des effets plus que bénéfiques pour les relations intimes comme pour le rapport au corps.
Une sexualité féministe, c’est avant tout vivre une sexualité décomplexée qui nous convient. Une sexualité sans injonctions de la société ou résultats du patriarcat. Une sexualité en accord avec son corps, sans pression sur les bourrelets ou les vergetures. Mais également une valeur d’égalité entre les deux partenaires et un plaisir partagé.
Bref, une sexualité féministe, cela peut aider à un meilleur épanouissement sexuel que ce soit pour les femmes tout comme pour les hommes !